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Comment avez-vous eu l 'idée de l 'Atelier-Philosophie
?
L'idée a été lancée en 1996, à Lyon,
par Agnès Pautard, "enseignante en recherche", qui, en
collaboration étroite avec Jacques Lévine, a mis au point
un protocole qui a été expérimenté six mois
dans sa classe de grande section.
Avant de créer l'Atelier-Philosophie, ils se sont préalablement
penchés sur la proposition de philosophie pour enfants de Mattew
Lipman.
Celle-ci ne correspondait pas à leurs attentes, résumées
ainsi : laisser une large place au questionnement personnel des enfants,
dans une activité de réflexion en dehors d'un champ disciplinaire
(la philosophie, la morale ...), et à la construction identitaire,
par la rencontre avce des énigmes de la vie, là où
en sont les enfants. D'emblée, l'activité visée était
de l'ordre d'une médiation, et non d'un enseignement.
Les nombreux aller et retour entre expérience et analyse ont permis
de mettre au point un protocole qui a ensuite été présenté
à des enseignants, réunis par Dominique Sénore, IEN
à l'IUFM de Lyon, Dominique Sénore qui est le troisième
membre du comité de pilotage.
Cette équipe initiale, où chacun s'engageait à conduir
ecette activité selon le protocole, a travaillé trois ans
et a permis de poser les fondements de la pratique.
D'où est venue cette idée ?
Elle est le fruit d'une longue démarche pédagogique créative
-en grande section de maternelle-, démarche qui vise au sein de
l'Ecole, à permettre à chacun de s'inscrire dans sa globalité
d'Etre Humain.
Cette démarche concerne bien sûr avant tout des valeurs démocratiques,
éthiques, pédagogiques : le statut de l'élève,
le respect de la personne, le regard de l'enseignant ...
Elle s'est concrétisée pour la classe de grande section,
avec la création de dispositifs spécifiques, de tous ordres
(jeux de coopération, méthode d'écriture, méthode
d'exploration des liens oral-écrit, approche de la pensée
du corps, thématique de la croissance ...), chaque dispostif répondant
à un besoin spécifique, chaque dispositif facilitant l'entrée
dans les apprentissages (autrement dit dispositifs de médiation).
L'idée de l'Atelier-Philosophie a été amenée
naturellement par un autre dispositif de médiation : Titou, un
"objet transitionnel collectif"(notion définie par l'auteure),
qui, lui, est destiné à faciliter le passage entre famille
et école, à faire le lien entre attachement aux affects
privés (familiaux), et enracinement relationnel dans un groupe.
Il y a donc ces enfants, qui ont besoin de passer le cap de la séparation,
pour se familiariser avec leur rôle d'écolier. Il y en a
d'autres (les mêmes aussi), qui réclament une ouverture sur
le sens du monde. Ils posent des questions, questions pressantes,questions
sans réponse : "qu'est-ce qu'il y avait, avant, avant, la
maman de la premièr emaman ? ".
L'Atelier-Philosophie leur propose de dépasser les particularismes
(contexte familial, culturel, religieux ...), pour construire leur singularité
d'Etre Humain, par la confrontation avec l 'universel.
Comprendre le monde (intérieur, extérieur) pour construire
Sa vie, avec les autres.
Et, dans cette logique, cette idée ne sera pas la dernière,
car si la société change (évidence), l'Ecole change,
les parents changent (évidence), les enfants ont toujours besoin,
et de plus en plus, qu'on les aide à grandir en intelligence de
leur vie.
Sur quoi se fonde l'Atelier-Philosophie ?
Sur des valeurs, en vrac :
le respect de la personne, la démocratie, le principe d'éducabilité,
la confiance, l'éducabilité, la liberté d'expression
et de parole, la solidarité, la civilisation ....
Et précisément, celles qui rendent possible l 'émergence
de la pensée, et à la construction d 'une pensée
authentique, pour tous les enfants, là où ils en sont.
Un « penser & parler vrai » pour chacun, là où
il en est.
Un ouvrage pour réfléchir : POUR UNE POLITIQUE DE CIVILISATION?
Edgar Morin, Arléa, 2002
Quels sont les objectifs ?
En bref ,
- donner à chacun l'habitude à penser (à se questionner),
- donner à chacun là où il en est, le choix de la
pensée authentique, autonome, la possibilité de penser pour
Sa vie, de penser Sa vie, de penser ce monde et celui de demain,
- donner à chacun cette jubilation à penser avec les autres
et grâce à eux.
L 'objectif premier de l'Atelier-Philosophie est d 'ordre
philosophique !
Il concerne chaque enfant, chaque personne.
L'enfant à l 'école est d 'abord un enfant, un
être humain en construction de lui-même, une personne à
respecter.
- L 'Atelier-Philosophie vise à permettre, à tous les
élèves, de faire l 'expérience irremplaçable
d 'être à la source de leur pensée, d 'oser
explorer leur pensée, de s 'autoriser à penser.
- Cette expérience, à la fois intime, groupale, et universelle,
valorise la construction identitaire et l 'accès au sens.
Elle permet à chacun de dépasser ses particularités
pour fonder sa singularité.
- Cette pratique part des questions des enfants, questions en écho
avec les énigmes de la vie, de celles qui n 'appellent aucune
réponse définitive. Le cadre est suffisamment rassurant
pour donner envie à chacun d 'inventer sa vie, en pensant
tranquillement, sans crainte dans ce groupe de pairs, où tous sont
des interlocuteurs valables. Les enfants découvrent le sentiment
d 'appartenance à une communauté humaine en construction,
parce qu 'ils la pensent ensemble.
Il est à noter que ce dispositif met en lumière les étapes
« naturelles » de la construction de la pensée de l 'enfant
: des émotions aux mots puis aux idées, ce sont les préalables
à la pensée philosophique.
Mais quand l'enseignant décide de faire une place à l'Ecole
pour l'Atelier-Philosophie, il vise un objectif pédagogique, qui
est de l'ordre de la médiation (faciliter l'entrée dansles
apprentissages).
L 'enfant à l 'école est un élève,
et nous le considérons comme un sujet, acteur de ses apprentissages.
Cette pratique n 'est pas un enseignement, puisque la philosophie
n 'est pas au programme de l 'Ecole Primaire. Il n 'y a
ni évaluation des élèves, ni progression ... Il n 'y
a donc pas de sélection à travers cette activité.
Tous les enfants sont encouragés, autorisés, à penser
leur vie ; tous les enfants vont donc réussir, à condition
que l'enseignant suspende sa parole, qu 'il fasse confiance, qu 'il
ne juge pas, car ce ne sont pas les réponses qui comptent, c 'est
le cheminement de la pensée.
Cette pratique demande un engagement personnel ; c' 'est un vrai
projet éducatif.et non la réponse à une injonction
institutionnelle ou à une mode.
Elle ne peut être une recette contre les maux de l 'école
(violence, incivilités, élèves en difficulté
&).
A la croisée de ces deux objectifs, l 'Atelier-Philosophie
porte des ambitions à la hauteur des besoins éducatifs d 'aujourd 'hui
et de demain.
Où me renseigner pour cette formation
spécifique à l'Atelier-Philosophie-AGSAS ?
Il faut dire que cette formation existe aujourd 'hui surtout dans
le Rhône et en région parisienne.
Elle est assurée par les fondateurs, des praticiens de l 'équipe
initiale, ou des enseignants sollicités par les fondateurs.
Elle est mise en place par des IEN, des professeurs ou formateurs en IUFM
, par des courants pédagogiques, associatifs (AGSAS, OCCE, ICEM,
...)
Reportez-vous au Plan De Formation ((stages de formation continue), aux
parcours de formation des circonscriptions ...
Les renseignements sont également disponibles auprès du
collègue qui vous a parlé de la pratique, auprès
de l'enseignant spécialisé du groupe scolaire, et bien sûr
sur ce site où vous pouvez nous contacter.
Comment se fait l'élaboration de la pensée
chez les enfants ?
Question légitime et complexe !
En effet comment un enseignant peut-il faire la classe à des enfants
s 'il ne sait pas comment fonctionne leur processus de pensée ?
Peu de spécialistes, jusqu 'à ce jour, se sont penchés
sur les processus d 'élaboration de la pensée chez l 'enfant
...
Chacun a un outil à pensée personnel, chacun est responsable
de son entretien, de son utilisation !
Dans le cadre de sa recherche sur l 'Atelier-Philosophie, Jacques
Lévine parle d 'un processus naturel de la pensée.
La pensée rationnelle est le fruit d 'un long travail de doutes,
de questionnements, dynamisés par la rencontre avec la pensée
d 'autrui.
Elle est élaborée dans la sphère de délibération
interne, et se compose de zones plus ou moins claires, intelligibles,
de la pensée syncrétique (primitive, amalgamée ),
à la pensée raisonnable : croyances, opinions, a priori,
argumentations ... Elle comporte aussi des zones de blocage, des zones
envahies d 'émotions, d 'images, de discours parasites.
L'Atelier-Philosophie crée du lien entre ces zones, et permet à
l'enfant de les reconnaître (dans l'expression de la pensée
des autres), de les explorer, de jouer avec cette circulation ...
Penser « pour de vrai, là où on en est » fait
passer de l 'émotion aux mots, des mots aux concepts, en douceur,
naturellement, et en fonction des besoins de chacun, besoin en conscience,
en présence à soi-même, en présence aux autres.
Grande est la stimulation sociale de communication.
Pour tout cela, est indispensable la découverte d 'être
à la source de sa pensée, et l'expérience de la confrontation
à la pensée de l 'autre, sans danger, sans pression,
sans enjeu extérieur..
D'après Jacques Lévine, selon les âges des enfants,
on observe des étapes distinctes dans la construction de la pensée
des enfants, et ces étapes constituent les préalables à
la pensée philosophique. Il explique que présenter trop
tôt le débat argumentatif est inutile, voire décourageant..
Vous aurez un aperçu intéressant de ses recherches et découvertes
sur ce site dans son article :
" Spécificité,pratique
et fondements" .
Quelle est la place de l 'enseignant dans cette
pratique ?
Il est à sa place d 'enseignant, à part entière
!
Il a choisi un dispositif pédagogique de médiation, pour
faciliter les apprentissages chez tous ses élèves et est
responsable de sa mise en oeuvre.
L'enseignant doit avoir en tête, en permanence, la question suivante :
comment aider tous les enfants de sa classe à penser tranquillement
la vie-leur vie, ensemble et "pour de vrai", par eux-mêmes ?
Quel est son rôle ? Dans l 'Atelier-Philosophie, l'enseignant est
à la fois organisateur du projet pédagogique et garant du
cadre, médiateur et accompagnateur.
Quelle est sa posture ? L 'enseignant adopte une posture certes
particulière, peu courante, mais qui existe déjà,
dans d'autres contextes.
Il est très présent, en qualité d 'être
humain, de citoyen, d 'adulte, de professionnel et le tout à
la fois.
Vu de l 'extérieur, et comme, selon le protocole, il reste
silencieux et n'intervient pas dans le premier temps, on pourrait dire
un peu vite qu 'il est passif.
C'est vrai qu'il est assis, son corps est tranquille, son expression sereine,
attentive, mais il ne fait rien de spécia dans l'instant. Pourtant
es apparences sont trompeuses ! Il est même très efficace,
et remplit sa mission éducative au mieux, puisque les élèves
sont tous en train de penser, et le plus sérieusement du monde.
Certains disent : il se croit tout puissant ! Au contraire il s 'efface
narcissiquement parlant, il suspend sa parole, pour permettre aux élèves
de penser tranquillement. C 'est effectivement une frustration, mais
sa fonction d 'autorité n 'est pas remise en cause pour
autant.
Précisons.
Quel est son rôle ?
Il met en oeuvre et garantit le cadre défini par les fondateurs
comme « suffisamment bon » pour que la pensée se construise
naturellement de façon authentique.
Son projet est écrit très clairement pour adapter le dispositif
à sa classe (invariants et variables).
Garantir le cadre signifie en amont prévoir toutes les modalités
de mise en oeuvre, et pendant , faire respecter le bon déroulement
de l'activité.
Il n 'intervient absolument pas dans le premier temps.
Mais il a la possibilité d'interrompre une séance pour laquelle
le cadre ne serait pas respecté. (Si les enfants ne se sentent
pas rassurés, ils ne peuvent penser en paix).
Il est donc médiateur dans le premier temps.
Il est accompagnateur discret dans le temps de réécoute,
c'est-à-dire qu'il peut intervenir, pour aider à la compréhension
de ce qui est dit et entendu. Certains enseignants choisissent de ne pas
intervenir, d'autres de relancer a minima (précisions sur la définition
d'un mot, ....).
Quelle est la posture qui en découle ?
Il est très présent et reste silencieux. Même si ce
n'est pas facile au début, ce qui concerne le silence, il cultive
avec le temps cette habitude mentale positive, qui se met ensuite en place
sans effort.
Il est ainsi dans une réceptivité paisible, calme et confiante
Car il n 'attend rien. Il n 'y a pas de bonnes et de mauvaises
réponses. Il souhaite juste qu 'advienne en chacun de la pensée,
une parole authentique, singulière, et que se trace un cheminement
du penser.
Il considère ses élèves comme des enfants, futurs
citoyens et êtres uniques, entiers, en devenir, pour l 'instant
dans leurs particularités. Il ne pense pas à leur place.
Il leur laisse le temps de penser, et s'installe par conséquent
dans le long terme, croit en l'éducabilité de tout enfant,
dans le respect de sa personne.
Il est détaché de tout souci de rentabilité à
court terme : pas d'évaluation, pas de progression, pas de programme.
Il est convaicu que chacun pense d'une façon ou d'une autre : «
Le maître veut mon développement ».
En paix, il peut se laisse toucher par l 'étonnement devant
la question, se laisser surprendre par l 'émerveillement devant
de l 'intelligence en train de se construire, là, sous ses
yeux.
L'enfant n 'a plus peur d 'être jugé, explore sa
pensée, pour lui-même, avec ses pairs, tous 'interlocuteusr
valables.
Il se sent personnellement concerné par la question philosophique
posée aux enfants.
Quelle est la difficulté majeure pour l 'enseignant ?
Cette posture de l 'enseignant est fondamentale.
Elle est difficile à concevoir pour qui n 'a pas vu ou pratiqué
cela, et a fortiori, difficile à mettre en oeuvre.
Ca dépend en fait où l'enseignant en est de son chemin personnel.
Des lectures, des rencontres avec d'autres regards (celui de Carl Rogers
pour les les notions de congruence, de considération positive inconditionnelle
, et d'empathie / celui du philosophhe Karl Jaspers ....) sont autant
de ferments d'évolution et de réussite.
Si l'on accepte d'être soi-même travaillé par la pensée,
la sienne et celle du groupe d'enfants, cette expérience est irremplaçable
!
Le souffle de l'universel est là, porteur de sens, porteur de vie.
Faire vivre de tels moments en classe ouvre l'esprit et le coeur !
Se reporter à
l'article d'Agnès Pautard,
CRDP de Bretagne
Je voudrais en savoir plus pour écrire
un mémoire, un dossier, & ou pour mener une recherche universitaire.
Ce site est à la disposition de tous.
Il permet à tous de mieux connaître notre pratique avant
éventuellement de nous contacter, ou de nous rencontrer quand c 'est
possible.
Il est conçu spécialement pour des enseignants qui veulent
s 'informer afin de mettre en oeuvre cette pratique dans leur classe.
Ceux-ci sont invités à correspondre avec nous, pour un suivi,
des conseils, et pour partager leurs réflexions ...
AVERTISSEMENT
En ce qui vous concerne, étudiants, chercheurs, ... la reproduction,
même partielle, des documents de ce site est interdite à
la publication, quelle qu'en soit la forme .
Exception pourra être faite pour les personnes qui en feront la
demande expresse, après présentation du cadre de leur travail.
Vous pouvez comprendre pourquoi.
Quels sont les effets de cette pratique, sur
les élèves ?
Les effets ne sont pas à rechercher !
Il ne faudrait pas les confondre avec les objectifs ... Alors l'Atelier-Philosophie
serait instrumentalisé, et perdrait son sens.
L'enseignant, de par sa posture, se laisse surprendre par les effets
d'une pensée en compréhension, d'une pensée vive.
Il n'attend rien.
Cependant, nous pouvons quand même vous donner des pistes.
Les effets, attendus dans le long terme, concernent l 'attitude
des individus, considérés dans leur globalité
Les effets naturels concernent la maîtrise de la langue, la construction
de l'outil à pensert (le raisonnement, le questionnement), la citoyenneté
et la construction identitaire (autonomie, esprit critique, capacité
à faire des choix, à réfléchir pour un «
bien vivre ensemble»).
Quel que soit leur âge, les enfants sont motivés par ces
échanges « pour de vrai ».
Ils sont porteurs d'une parole authentique, de là où ils
en sont.
La confrontation avec la pensée d 'autrui développe
en eux l 'écoute, le goût de l 'effort à
comprendre, à penser, la capacité à transformer sa
pensée, à la structurer.
Le questionnement, l 'argumentation, la concentration, la capacité
à faire des liens mais aussi la reconnaissance, l 'estime
de soi se vivifient et se renforcent dans cette communauté de chercheurs.
Ce qui ne peut que favoriser leur entrée dans les apprentissages
!!!
Ces effets, esquissés rapidement ici, ne sont pas magiques. >
Ils ne sont produits que par la confiance donnée aux enfants, par
le respect de leur personne, de leur pensée et de leur parole.Tricher
est impossible.
Quelles différences entre les questions
de type scolaire et les questions posées dans l'Atelier-Philosophie?
Nous touchons à ce qui peut être douloureux dans notre profession.
Nous sommes au coeur d 'un paradoxe :
quotidiennement, nous apportons à nos élèves des
idées toutes faites, en toute bonne foi, par manque de temps, de
recul, de connaissance ...
Et dans le même temps nous souhaitons qu 'ils pensent par eux-mêmes.
D 'autre part, nous pouvons nous sentir coincés par le système
des programmes, des évaluations &
Les Instructions Officielles désignent des objectifs , mais ne
disent rien des chemins possibles pour les atteindre.
Aussi, nous, enseignants, pouvons nous sentir en permanence dans l 'urgence,
dans l 'impuissance devant les difficultés des élèves.
Avec l 'Atelier-Philosophie nous les laissons penser tranquillement.
Nous leur offrons un temps pour produire de la pensée par eux-mêmes
et pour eux-mêmes, dans et avec le groupe.
Nous leur offrons un temps pour donner du sens à leur vie, -pour
maintenant et plus tard-, donner du sens à un futur partagé,
donner du sens à l 'Ecole, aux savoirs.
Rien à voir avec les questions fermées, à réponse
unique (vrai/faux), qui n'existent qu'à l'Ecole, et dans les jeux
télévisés ..
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