L'Atelier-Philosophie

de  la  maternelle  au  collège

 

Principes

Sommaire > Principes

La philosophie à l'école


Gérard Guillot

La philosophie pour les enfants n’est pas un genre mineur de la philosophie. Il ne s’agit pas d’adapter le programme de la classe terminale à l’école primaire. La finalité des moments philosophiques instaurés en classe est de favoriser l’exercice de la pensée personnelle. 

L’enfant, reconnu comme interlocuteur à part entière, accède, grâce à la médiation interrogative et facilitante du maître, au statut d’élève. Non l’élève qui se soumet aux attentes du pouvoir scolaire, mais celui ou celle qui s’élève. N’oublions pas qu’un enfant - en latin infans -  signifie : l’être privé de parole.

L’enfant n’est plus ici infantilisé, mais il prend son droit à la parole.

Le risque d’une telle entreprise est double : le mimétisme des adultes ou la confrontation d’opinions soclées affectivement, sur fond d’égocentrisme. Pour surmonter ce risque, il convient de dépasser la didactisation du dialogue. S’affirmer en parlant à l’autre n’est pas se conformer à un registre académique de discours.

Oser la parole c’est oser être, s’essayer à être. Pour ce faire, un problème doit être posé et identifié. Sa discussion requiert un souci d’argumentation et de communication.

Le rôle du maître est de fonder l’espace de cette discussion et d’inviter à un partenariat du questionnement.

Les élèves apprennent toujours des réponses à des questions qu’ils ne se sont jamais posées. Une communauté de chercheurs philosophes, c’est l’expression d’une quête de sens qui vivifie le désir de comprendre et donc d’apprendre.

Le reste n’est que pédagogie.

Gérard GUILLOT

IUFM de LYON

7 novembre 1999

Sommaire > Principes

ATELIER-PHILOSOPHIE-AGSAS