L'Atelier-Philosophie

de  la  maternelle  au  collège

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J'AI FAIT LE CHOIX DE CETTE PRATIQUE, ET JE VEUX DÉMARRER, COMMENT M'ORGANISER ?

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Comment présentez-vous cette activité aux collègues qui désirent s'informer ?

Comment présentez-vous cette activité
à l'inspecteur ?

Comment présentez-vous cette activité aux parents ? Peuvent-ils assister ?
Peut-on faire circuler les cassettes aux parents?


Comment présentez-vous cette activité aux élèves ?

Comment inscrivez-vous cette pratique à l'emploi du temps ?

Comment faire pour démarrer dans de bonnes conditions?

De quel matériel ai-je besoin ?

Comment choisir les thèmes ? Comment formuler les questions ?

Comment organiser le groupe ? Dans quel lieu ? Comment circule le micro ?


Y a-t-il une synthèse à la fin des 10 mn ?

Qu'est-ce qu'une séance réussie ?

Quels sont les élèves qui participent à l'Atelier-Philosophie ?

Quel moment libérez-vous pour cela et combien de temps utilisez-vous ? La durée est-elle déterminée ou le débat ne s'arrête-t-il qu'au terme de la discussion ?

Les séances se déroulent-elles de la même façon dans toutes les classes ?


Dans mon école, je suis seul(e) à m'engager dans l'Atelier-Philosophie. N'est-ce pas gênant ?

Comment un(e) enseignant(e) spécialisé(e) du RASED peut-il(elle) m'aider ?




 


Comment présentez vous cette activité aux collègues qui désirent s 'informer ?

 

Voici une série d'arguments de référence, qui seront vivifiés par votre expérience et les échanges que vous ave' avec les enfants, les parents et d'autres collègues qui pratiquent.

_ L 'Atelier-Philosophie une activité pédagogique extrêmement simple dans son dispositif.

- C 'est une activité de médiation, c'est-à-dire qu'elle vise à faciliter l'entrée dans les apprentissages.
Ce n 'est pas un enseignement. Il n 'y a ni programme, ni évaluations, ni préparations ... Comme vous le save', il n 'y a pas de philosophie au programme de l 'Ecole Primaire !
C 'est donc une activité qui introduit du non scolaire dans le scolaire, au même titre que l 'art, la culture ou toute autre médiation.
Ce n 'est donc pas une activité en plus, c 'est une activité qui permet de donner du sens à toutes les autres, et qui motive chacun, enseignant et élèves.
Cette activité constitue une expérience de vie pensante, pour les enfants.
Elle ne propose pas des exercices pour développer l 'outil à penser des élèves, à la différence d 'autres courants de philosophie pour enfants.

- C 'est donc une activité pédagogique à 100%, qui relève du projet de l'enseignant..
Elle propose un cadre rigoureux, clair, tout en ménageant une souplesse de mise en Suvre au niveau de la classe.
S 'il n 'y a pas d 'évaluation pour les élèves, on peut constater des effets évidents au niveau des objectifs officiels : maîtrise de la langue, citoyenneté, autonomie ...

- C 'est un moment de parole, mais attention, ce n 'est pas un moment banal, du fait qu 'il introduit du non scolaire, de la vie. Son ambition et son essence sont bien d 'ordre philosophique.
L'enseignant doit avoir en tête, en permanence, la question suivante : comment aider tous les enfants de sa classe à penser tranquillement la vie-leur vie, ensemble et "pour de vrai", par eux-mêmes ?
Se reporter aux fondements.

- C 'est une pratique rôdée, depuis 1996, grâce à une équipe initiale d 'enseignants praticiens lyonnais. Son travail a permis de poser les fondements théoriques, qui ont été découverts, grâce aux expérimentations sur le terrain, aux observations et aux analyses.
Cette équipe était animée par les fondateus, Jacques Lévine, psychanalyste, docteur en philosophie, Agnès Pautard, enseignante, et Dominique Sénore alors IEN, tous trois militants pour une Ecole à caractère « humaniste ».

- C 'est une pratique accessible à tout enseignant qui désire s 'engager.
Aucun niveau d 'expertise en philosophie n 'est requis.
Par contre, il doit se vivre comme un être humain singulier, traversé par l 'universel ; respecter la personne de façon inconditionnellement positive ; avoir le désir désintéressé de permettre la prise de conscience et la circulation de la pensée che' tous les enfants.

- Une nécessaire formation
De nombreux collègues se lancent, suivis par des IEN, des IUFM ...
Mais ill est vivement conseillé d 'être accompagné pour mener cette pratique, qui comporte des risques aussi, risques de découragement, de dérives, .... car il y a une posture particulière, souvent difficile à comprendre pour l 'enseignant.
Une information poussée, des discussions avec des « collègues ressource », et une formation assurant un suivi, garantissent la pérennité et la fiabilité de la pratique. .

- C 'est une pratique vivante : des équipes innovantes continuent à explorer les implications tant pratiques que théoriques.
Elles participent à des animations diverses (Icem, Occe, Congrès des conseillers pédagogiques, colloques inter académiques) .

 

Comment présentez-vous cette activité à l 'inspecteur ?
Je lui dis ce que je dis aux collègues, lui présentant objectifs, historique, fondements de l 'Atelier-Philosophie ...
Ce sont les champs disciplinaires qui sont inscrits à l'emploi du temps, non les entrées choisies.
Cependant, ce pourrait être à la rubrique "langage oral".

De surcroît, je lui parle de ma motivation, de mes convictions pédagogiques, et des raisons de mon engagement dans cette pratique.
Je lui fais part de mon projet pédagogique (séquence avec objectif, dispositifs humain et matériel, déroulement, bilan ...), et de l'analyse initiale qui a motivé le choix de cette pratique. C'est le constat de la difficulté générale des élèves à construire du sens.
En effet, qui sont les élèves d 'aujourd 'hui ?
- ils manquent de temps, ont besoin de se poser pour penser tranquillement
- ils manquent de confiance dans un système scolaire menacé par les tensions communautaristes ; ils ont besoin de partager, en dehors de toute pression ou menace, un désir d 'avenir à construire.
- ils manquent de considération ; ils ont besoin de se regarder,de s 'écouter, d 'être écoutés pour de vrai, dans le groupe.
- ils manquent de motivation, et ont besoin d 'apprendre pour eux-mêmes, pour leur vie à eux.

J'explique que les instructions officielles donnent des objectifs, mais n 'indiquent pas comment les atteidrer pour tous les élèves.
Je lui parle des changements que cette pratique a produit, tant sur le climat de classe que sur les élèves, au niveau des compétences répertoriées dans les IO : vivre ensemble, maîtrise de la langue, construction identitaire.
Je lui parle de la curiosité et du questionnement comme leviers primordiaux dans l 'accès aux apprentissages.

Je le rassure sur le sérieux de l'entreprise : le "Programme d'Aide et de Soutien à l'Innovation" a validé sur le plan académique et national, cette pratqiue en 2004.
J e lui donne enfin tous renseignements utiles pour une information de qualité.

 

Comment inscrivez-vous cette pratique à l 'emploi du temps ?

On pourrait poser la même question pour d'autres moments de parole, le QUOI DE NEUF, le conseil d 'enfants , le bilan hebdomadaire, le débat ... dans le champ du « langage oral ».

L 'Atelier-Philosophie est un moment de parole.
Mais un moment de parole bien spécifique, distinct d 'autres moments de parole.
Soyons clairs : la maîtrise de la langue n 'est pas l 'objectif de cette activité, puisque cette activité est une médiation, un détour, non un enseignement, et qu'il n'y a pas d'évaluation.
Personnellement, j'inscris : « Atelier-Philosophie ».
Certains l 'inscrivent à la rubrique « langue orale », ou « expression orale » pour des raisons locales, en étant bien conscients de la confusion possible, pour un lecteur non averti, entre effets et objectifs.

Se reporter aux fondements.

Comment présentez-vous cette activité
aux parents ?
De quelle façon sont-ils informés ?
Peuvent-ils assister ?
Peut-on faire passer les cassettes aux parents?

Les parents sont informés en début d 'année à la réunion de rentrée.
De même qu 'ils sont informés des autres activités de la classe.
Nous les rassurons sur le cadre de cette activité nouvelle.

Ils sont prévenus qu 'en dépit de leur curiosité, ils ne peuvent assister ni participer, car leur présence ruinerait nos efforts pour instituer un cadre rassurant pour l'activité de penser.
Point de voyeurisme donc.
Penser de façon authentique advient quand il n 'y a pas de menace : ni jugement, ni rapport de séduction, ni emprise, ni évaluation ....
Nous leur parlons de la règle de confidentialité.
Ils ne sauront donc pas ce que leur enfant a dit.
Libre à lui de leur en parler ou pas, de même qu 'il parle ou non de ce qui se passe à l 'école.
Leur écoute, à la maison, et les retours qu'ils pourront nous faire, constitueront de précieux indicateurs d 'implication (enfants et parents ...).

 


Comment présentez-vous cette activité
aux élèves ?

L 'Atelier-Philosophie est une activité de philosophie pour enfants, dans un contexte pédagogique bien précis.

Cette activité sera donc présentée, la première fois, aussi clairement que tout autre projet : sens, fonctionnement, conditions du déroulement, objectif ...
L'objectif pourrait être formulé ainsi : "j'ai choisi l'Atelier-Philosophie pour vous laisser penser et parler tranquillement, et ensemble construire votre pensée."
Votre présentation participe déjà à l'instauration du cadre rassurant, favorable à la pensée. Préparez-là minutieusement par écrit dans votre séquence pédagogique.
...Se reporter à la question sur la préparation de cette séquence
et au témoignage d'Hélène Chambe

L 'enseignant est le garant du cadre.
Ce cadre est suffisamment bon pour que la pensée authentique advienne che' tous.
Alors, une règle d 'or : explicite' ! Tout doit être connu et respecté par le groupe.

A vous de définir le terme « philosophie », en fonction de l 'âge des enfants.
Sache' que les enfants n 'attendent pas un exposé de votre
part !
Sache' aussi que les enfants sont dans un processus naturel d 'exploration du monde ; ils ont besoin de donner un sens à ce qui les entoure, et à la vie en général. Ils voudront essayer de faire aussitôt ; dans le long terme, ce qui les importe est que leurs questions soient entendues.Ils n'ont pas de représentations rigides sur la philososphie.
Pour vous donner une piste de réflexion, je cite Jaspers « La philosophie est ce qui ramène au centre, où l 'homme devient lui-même en s 'insérant dans la réalité » ; ou Kant « On n 'apprend pas la philosophie, on apprend à philosopher ».
.

Pour être plus précis, il vous faut préciser dès la première fois, dès le premier rende' -vous ritualisé avec la pensée,:
- Votre silence et la raison de votre silence
- le jour, l 'heure, la durée (les deux séances se suivent-elles ? )
- les modalités pratiques : organisation spatiale, humaine, matérielle (comment est enregistrée la séance ? les enfants ont-ils un cahier personnel pour noter un premier jet ? les cassettes sont elles à disposition dans la classe ? )
- la manière dont les questions seront collectées, triées (cahier, boîte aux lettres ...)

Vous pouve' utiliser une formule rituelle.
Par exemple : « Comme tous les gens de la terre, les jeunes les vieux, les adultes les enfants, les gens d 'ici et les gens d 'ailleurs, les gens de maintenant et les gens d 'avant, nous allons réfléchir ensemble à une question qui nous intéresse tous : ...»
Tout autre rituel (lecture des règles de fonctiionnement, rappel oral des règles, affichage de la pancarte sur la porte : "ne pas déranger" ...) participe à créer un moment pacifié et attentif.
Tout ce que vous jugerez bon à dire sera répété à chaque fois, pour bien marquer le passage dans un autre temps, dans ce non scolaire au coeur du scolaire.

Nota bene : La règle du respect mutuel étant déjà inscrite dans les règles de vie de la classe,et l 'Atelier-Philosophie se déroulant dans le temps scolaire, ce n 'est pas une condition à rajouter, mais il est bon de faire le rappel.

 

 


C'est démotivant de savoir que l'année suivante ils ne continueront peut-être pas. Faut-il quand même commencer ?

Si les enfants ont pris l'habitude à penser pour eux-mêmes, par eux-mêmes, vraiment, alors il faut faire confiance à la vie. Ils continueront, en classe ou ailleurs.
C'est le moment de la prise de conscience des choses, la prise de conscience ici d'un processus, qui est primordial.
Ce qui est ouvert est ouvert pour l'avenir.
La suite est le travail de l'étonnement !

 

Comment faire pour démarrer dans de bonnes conditions?
Concrètement, c'est très simple !
- avoir une classe à l 'année
- de la GS de maternelle au collège
- se sentir prêt, c 'est-à-dire capable de ne pas intervenir du tout pendant le premier temps enregistré
- avoir résolu les questions logistiques et matérielles (où ? quand ? combien d 'élèves ? comment ? avec quoi ? qui informer ? )
- connaître les fondements
- respecter le protocole dans la compréhension
- savoir trouver les aides et ressources pour pouvoir continuer « confortablement » dans le long terme
- le plus important : se former (lire les documents existants, contacter les formateurs, demander des stages, des visites che' des praticiens ...), en se laissant réfléchir sur les valeurs de sa militance pédagogique.
- écrire sa séquence, pour adapter l'Atelier-Philosophie à sa classe.


Une précision d'importance en ce qui concerne la posture (c 'est-à-dire ici l'expression « se sentir prêt ») , et la compétence requise pour se sentir confortable et à l'aise pendant la pratique : non seulement l'enseignant suspend sa parole pendant dix minutes, mais il n'intervient jamais dans la discussion du temps numéro 1, ni par des paroles, ni par des gestes, ni par des mimiques.
Très présent, il doit être capable d'entendre calmement, en cultivant avec le temps, cette habitude mentale positive du silence. Il ne se servira pas par la suite de ce qu'il a entendu sortir de la bouche des enfants (qui ont alors le statut d'interlocuteurs valables, de chercheurs, de penseurs ...), malgré ses tentations d'exploiter, d'enrichir ...Si des rappels se font, c'est à l'initiative des élèves.


Si vous n 'êtes pas absolument convaincu(e), réfléchissez, faites-nous part de vos objections, mais attende' avant de vous lancer. Il faut dire que l'enseignant a traditionnellement l'habitude de tout contrôler, et parfois la limite entre exercice et abus d'autorité est très sensible.
Le pouvoir est tant lié à la parole, qu e l'épreuve du silence est la plus plus difficile.
Ainsi, ceux qui se prennet au jeu et souhaitent participer à des échanges philosophiques pour donner leur avis personnel doivent le faire avec d 'autres adultes, en dehors de la classe..

L'Atelier-Philosophie ne s 'improvise pas.
Mais une fois la posture comprise et acceptée, c 'est très simple.
On pourrait mettre en place le dispositif n 'importe où, quels que soient les pays -dans la mesure où existe une volonté démocratique-, puisqu 'il n 'y a pas de manuels ni de programme à suivre ...

Se reporter à la question concernant les maîtres spécialisés.

 

De quel matériel ai-je besoin pour l 'Atelier-Philosophie ?

L'indispensable :
- un magnétophone avec micro
- des cassettes
- un cahier, ou une boîte aux lettres, pour recueillir les questions
(Eventuellement un minuteur avec sonnerie, ou tout système analogue)

En cas d 'extrême pénurie, l 'enregistrement peut être remplacé par un simulacre, avec un bâton de parole. On se limitera alors au temps 1. La pensée adviendra, bien sûr.
Mais on privera les élèves de ce temps précieux de réécoute qui permet de prendre du recul, d 'avoir une écoute globale de la pensée en train de se construire dans le groupe, et de se positionner.
La réécoute est une aide à penser, car les opérations mentales sont complexes dans le premier temps, et, que l'on soit adulte ou enfant, on ne peut se concentrer sur tout ce qui se passe, c'est-à-dire sur l 'élaboration de sa pensée propre et sur les contributions des autres et leurs effets.

Comment choisir les thèmes ? Comment formuler les questions ?

Préalable très important : L'enseignant doit avoir en tête, en permanence, la question suivante : comment aider tous les enfants de ma classe à penser tranquillement la vie-leur vie ensemble et pour de vrai, par eux-mêmes ? Les questions sont posées par les élèves, ou par le maître (pour amorcer l'activité, ou en cas de panne de questions d'élèves).
Exemples de questions :
- Est-ce que tout le monde est pareil ?
- Pourquoi a-t-on parfois envie de se moquer ?
- Quelle est la place d 'un enfant dans une famille ?
- Quand on grandit, est-ce qu'on reste le même ou est-ce qu 'on change ?
- Est-ce que les animaux pensent comme nous ?
- La honte - Qu'est-ce qu'une grande personne ?
- Qu'est-ce que la vie ?
- Pourquoi le monde existe-t-il ? ……
Au début, c 'est donc vous qui apportez les questions (liste ci-dessus par exemple). Puis vous vous servirez dans le cahier de questions de la classe (ou la boîte aux lettres ! …) Les modalités de recueil des questions des élèves sont à leur présenter dès la première séance. C'est en particulier grâce à ce cahier que vous pourrez comprendre ce qu'est le cheminement collectif d'un penser commun et groupal. Et vous constaterez que l'Atelier-Philosophie-Agsas produit du questionnement !
Exemples de questions posées par des élèves : de cycle 3
C 'est l 'oeuf ou la poule qui est venu(e) sur Terre en premier ?
Peut-on ressentir la souffrance des autres ?
Peut-on se mettre à la place de quelqu'un d 'autre ?
L 'univers a-t-il une fin ?
Pourquoi mourrons-nous ?
Pourquoi y a-t-il des gens racistes ?
Pourquoi y a-t-il des pauvres et des riches ?
Pourquoi y a-t-il des personnes qui souffrent ?
de cycle 2 :
Apprendre et comprendre, est-ce que c 'est pareil ?
Pourquoi le monde existe ?
Qu 'est-ce que c 'est, être intelligent ?
Les questions des élèves seront triées (avec eux, selon l'âge, mais à un autre moment que pendant les temps 1 et 2 du protocole). Leur formulation peut être améliorée et modifiée par le maître si nécessaire (en ce qui concerne la syntaxe, et en accord avec l'intéressé bien sûr) ... en privilégiant la portée philosophique, universelle, de la question. La question doit concerner tout le monde.
Exemple :
" Quelle est ma place dans ma famille ? " n'est pas une question d'ordre philosophique.
" Quelle est la place d'un enfant dans la famille ? " est une question générale, ouverte, à laquelle tous auront accès. Aucun thème n'est à écarter a priori, ou à éviter. Mais un conseil : il faut que vous soyez vous-même à l'aise.
On change de question chaque fois (sauf demande appuyée du groupe, mais dans ce cas, attention, nous ne sommes pas dans une logique de contenu, et il n'est aucunement question de faire le tour d'un concept ! ) On choisit une seule question par séance, en veillant à varier la formulation des questions, et les centres d'intérêt. Deux critères pour le choix de la question :
- la question est d 'ordre général, et porte une énigme de la vie.
- la question n'est pas liée à l'actualité (de la classe, du monde), pour des raisons évidentes : la pensée ne peut advenir sous la pression et dans l'urgence.
Certains enseignants affichent la liste des questions, une fois débattues, à l'entrée de la classe, pour information aux parents.

Comment organiser le groupe ? Dans quel lieu ? Comment circule le micro ?

Cette question est une aide pour la préparation de séquence pédagogique.
Se reporter à la question du protocole pour les invariants et les variables.
Ici, nous passerons en revue les variables.

Une règle d 'or : privilégie' des conditions les plus apaisantes possibles, pour tous, et vous compris, à l 'abri de tensions ou de pressions. Sont à déterminer les solutions les plus adaptées pour qu'advienne une pensée authentique, personnelle et nourrie du travail de la pensée dans ce groupe fonctionnant comme un "club des penseurs".
Alors sera posé lecadre, que vous garantirez.

Et sa corollaire : tout doit être explicite, pour tous (enseignant, élèves), de la distribution de la parole, à la durée, en passant par les modalités de recueil des questions ... .

Vous pouve' pratiquer :
- soit avec la classe entière, soit en demi -classe
- soit dans la classe soit dans un lieu différent
- soit faire passer le micro dans l 'ordre géographique de main en main (cas 1), soit donner le micro dans l 'ordre chronologique des demandes (cas 2) ;

Comment faire des choix ?
En fonction bien sûr de l'objectif cité plus haut, de l'âge des enfants, de l'espace disponible, ... et des conséquences qui sont à envisager de près.
Examinons par exemple la circulation du micro.
Cas n° 1.
Le micro suit la chaîne des élèves, dans un sens pré établi. L'enfant doit donc attendre son tour et différer son intervention.
C'est peut-être long, mais il sait par ce dispositif, qu 'il a une place, sa place. Cela lui est signifié par le fait puisqu 'il prendra le micro en main, quand ce sera son tour, même s 'il ne parle pas, et qu'il le donnera à son voisin.
De plus, il peut prévoir quand il aura la parole, ce peut être un encouragement.
Le micro est un repère, son itinéraire prévisible facilite la concentration et l'écoute.
Ce système privilégie l 'accès à la parole pour tous ; privilégie le temps de la réflexion personnelle, et demande une grande concentration. A la réécoute, ces séances montrent le travail de la pensée du groupe, patient, avec ses silences, comme autant d'espaces respectés et nécessaires.
Cas n°2.
Le micro est donné à la demande, par l'enseignant, un élève ...
Sont favorisées l'expression spontanée, la réaction. Quel est le rapport entre spontanéité et travail de la pensée ? Il est vrai qu'il y a des pensées de l'ordre de la fulgurance. Mais par ailleurs, l'urgence est aussi une pression qui bloque le processus de penser ... A la réécoute, ces séances sont "intéressantes" pour l'oreille extérieure au travail mené, le rythme est vif, le contenu dense ... Cette formule est proche du débat. Débat d'opinions, ou débat de pensée ???
Sont défavorisés les enfants timides ou lents, les enfants qui n'osent pas se battre pour obtenir la parole, les enfants qui se découragent : "un tel (plus rapide), l'a dit avant moi, alors ce n'était plus la peine".

On peut examiner ainsi toutes les variables. Si le cadre est rigoureux, et le protocole établi, la souplesse dans la mise en place du dispositif est souhaitable, éclairée par la réflexion.

 

Y a-t-il une synthèse à la fin des 10 min ?

Non..
Ni synthèse, ni résumé, ni analyse.
Parce qu'il n'y a pas de "bonne réponse" (style corrigé du bac).
Ce n 'est pas le contenu "notionnel" qui compte, mais le cheminement du penser et du penser ensemble.

L'enseignant a pour rôle de faciliter le travail de la pensée, non de donner des réponses.
Faire confiance au groupe permet de constater des phénomènes étonnants.
Quand il y a nécessité innterne, de par la dynamique de l'échange, à plus d'intelligibilité au niveau de la compréhension, ill arrive que dans le groupe, pendant le premier temps, un enfant resssente le besoin de résumer, de faire le point, de rappeler un élément de la discussion. Il arrive aussi qu'un enfant fasse spontanément un "bilan", un résumé ...

Il n 'y a pas d 'évaluation.
Mais qu 'est-ce qu 'une séance réussie ?

C 'est une séance faite.

Quels sont les élèves qui participent à l 'Atelier-Philosophie ?

Tous les élèves de la grande section au collège peuvent être concernés, quels que soient les élèves, quelles que soient les filières.

Tous les élèves de la classe participent (pour écouter, pour penser, pour parler).
Si l'Atelier-Philosophie se déroule sur le temps scolaire : il est assujetti aux règles de vie en vigueur dans la classe.
S'il se déroule sur du temps facultatif (en collège, ou lycée par exemple) : l 'assiduité est obligatoire pour les inscrits.
Dans les deux cas, le protocole est le même (durée, régularité, enregistrement ...).

Tous les élèves participent. Les élèves "perturbateurs" sont sous le regard de leurs pairs. L'enseignant fait confiance au groupe qui s'auto régule.
Si le climat est houleux et donc inadapté à l'activité, c'est que quelque chose trouble la démarche de pensée.La séance sera suspendue. C'est le maître qui prend cette décision, c'est lui qui garantit le cadre. Ensuite, il examinera ce qui dans son dispositif est à améliorer ou changer, pour que chacun puisse penser tranquillement.

 

Quel moment libérez-vous pour cela et combien de temps utilisez-vous ?
La durée est-elle déterminée ou le débat ne s'arrête-t-il qu'au terme de la discussion ?

Cette question est une aide pour la préparation de votre séquence pédagogique.

La durée de l 'Atelier-Philosophie est de 10 min pour le premier temps d 'expérience de la pensée, de 10 min pour le deuxième temps de réécoute, en direct ou en différé.
Compte' 5 min au début pour la présentation de la question et le petit temps de réflexion personnel.préalable.
Plus un temps de recueil des questions que vous pouvez placer à la fin. C'est une variable
Total : environ une demie heure, chaque semaine, ou une fois tous les quinze jours.
Cette plage pédagogique est à placer là où elle sera la plus confortable pour la pensée, pour vous et pour les élèves de la classe où vous enseignez. Chacun ses arguments.

Le temps de l 'échange enregistré (temps 1) est impérativement limité à 10 min.
C'est un invariant.
Il est certain que la discussion ne sera pas terminée.
Mais l 'important n 'est pas le contenu, ou l 'approche synthétique et rationnelle d 'un concept.
Pourquoi 10 min seulement ?
La frustration joue en faveur de la pensée, qui va continuer son travail souterrain, dans la classe ou ailleurs.
La discussion ne sera donc pas close ...
Par contre, il est fondamental que les séances soient régulières, et dans le long terme.
L'habitude à penser partout, tout le temps, en toutes circonstances, pour soi, va s'acquérir peu à peu.

Variables et invariants, se reporter à la question spécifique.

Nota bene :
La collecte des questions peut se faire à la fin ou à d 'autres moments de la classe. Mais vous pouve' aussi disposer d 'une boîte aux lettres ou d 'un cahier qui sont remplis au jour le jour.
.


Les séances se déroulent-elles de la même façon dans toutes les classes ?

Non.
Ce qui est incontournable :
- le respect des invariants qui constituent le protocole
- l 'adhésion inconditionnelle aux fondements, et aux valeurs, dans le respect de la personne.

Le protocole de l 'Atelier-Philosophie c 'est :
- Le temps 1, incontournable, qui est la spécificité de la pratique, avec 10 min enregistrées, régulières, dans le long terme, une seule question d 'ordre général, non liée à l 'actualité. Silence absolu du maître qui est garant de ce cadre suffisamment bon mis en place pour permettre aux enfants de penser tranquillement ensemble.
- Le temps 2 : 10 min de réécoute, juste après ou en différé
- Aucune évaluation, aucun programme.
- Toutes les modalités sont explicitées.
- Le temps 3 est recommandé : il s 'agit du suivi des enseignants dans un groupe d 'échange avec des praticiens.
Se reporere à la question sur le protocole

Mais l'enseignant qui choisit l'Atelier-Philosophie va préparer son projet pédagogique pour adapter le protocole à sa classe.
Il va travailler sur les variables.

On observe ainsi des styles d'Atelier-Philosophie !

Des exemples :

1.Cycle 3, le premier temps de l'Atelier-Philosophie a lieu le premier jeudi de chaque quinzaine, suivi de la visualisation de l'enregistrement et d 'une reprise de la discussion le jeudi suivant pour le temps numéro 2.
La question du jour est inscrite au tableau, à l 'arrivée en classe. Elle est traitée plus tard, au retour du sport, par toute la classe (groupe entier). Il y a d 'abord 5 minutes ou plus de réflexion personnelle, pendant laquelle les enfants qui le souhaitent utilisent leur cahier d 'essai. La durée de la discussion étant de 10 min, cela ne laisse le temps que pour environ deux tours. Ce dispositif est issu d'une négociation entre les élèves et le maître.
La question n'est pas donnée trop à l'avance, pour que les enfants n'aient pas le temps de se forger une opinion, mais suffisamment tôt pour qu'ils aient pu y penser.
Donc cela prend environ 20 mn la première semaine et 20min la semaine suivante pour la réécoute.
La priorité est donnée au travail continu de la pensée.

2. Cycle 3, l'Atelier-Philosophie a lieu tous les lundis à 16h. Les cartables sont faits, l'enseignant pioche une question dans le cahier rempli dans la semaine, et la lit. Il donne 3 minutes de réflexion, puis branch ele micro.Pendant le rembobinage, il demande : "qui n'a pas parlé et pourquoi ?", puis enchaîne avec le temps de réécoute.
La priorité est donnée à un temps de concentration maximum, à une synergie..


3.Cycle 2, l 'Atelier-Philosophie se déroule en deux séances dans la même semaine. Il n'y a pas de magnétophone pour l'instant.
- Pour le premier temps, une phase préalable de réflexion et d'écriture personnelle de 10 min (qui peut être sous forme de dessin, avec présence aidante du maître), précède le temps de 10 min du protocole.
-Le deuxième temps du protocole prend la forme suivante : la lecture des écrits de la première séance pour rappel, puis les 10 min de réactions à ce qui vient d'être entendu.
L a priorité est donnée à la place de la réflexion personnelle.

Pour d'autres exemples, se reporter aux témoignages

 

Dans mon école, je suis seul à m 'engager dansl 'Atelier-Philosophie.
N 'est-ce pas gênant ?

Non.

Comment un(e) enseignant(e) spécialisé(e) du RASED peut-il(elle) m'aider ?

L'enseignant qui désire s'engager dans la pratique peut le faire seul ou bien accompagné par un enseignant spécialisé du Rased, lui-même formé. Le projet pédagogique, -qui définit les modalités pratiques adaptées à une classe bien spécifique-, est dans ce cas rempli à deux. L'enseignant de la classe est présent et mènera l'activité dès qu'il se sentira prêt. L'enseignant du Rased est personne-relais et personne-ressource. Le document du projet pédagogique est travaillé dans le cadre des formations proposées (voir contacts)

QUELQUES CONSEILS A L'ENSEIGNANT SPECIALISE AVANT DE DEMARRER L'ATELIER-PHILOSOPHIE-AGSAS :

1 Vous former suffisamment pour cette pratique de médiation, et travailler sur votre façon de penser votre mission d'enseignant spécialisé: être au clair avec vos motivations, réfléchir sur la notion large de cadre.
2 Sur place sont à examiner : - le projet de circonscription - le projet du réseau - le projet d'école - le projet d e l'enseignant et leur lien possible avec la pratique de l'Atelier-Philosphie-Agsas.
3 Discuter avec l'enseignant qui vous a fait la demande, pour mettre au clair ses motivations personnelles, ses attentes, ses besoins
4 Si les conditions vous semblent favorables, lui donner les informations dont vous disposez et les accès aux ressources théoriques et humaines (mail, témoignages d'enseignants qui pratiquent déjà, etc…)
5 Remplir à deux le projet pédagogique (entre 1 à 2 heures) : l'enseignant connaît bien sa classe, il est acteur à part entière.
6 Mener les premières séances, en réservant un moment d'échanges entre vous deux après chaque séance : l'analyse de la pratique fera évoluer les représentations de l'enseignant, et l'aidera à sentir et à construire la posture requise pour mener lui-même.
7 Participer vous-même, vous et l'enseignant, l'enseignant seul, aux séances de suivi organisées en circonscription, quand il y en a. C'est le " Temps n°3 " dans le cadre des parcours de formation, ou sur le temps personnel des participants. Pour tout renseignement à ce sujet : page contact.
NB : L'enseignant de la classe, témoin de la transformation des élèves confrontés ensemble aux énigmes de la vie, sera engagé lui aussi dans un processus de transformation de soi. Avec ses doutes et ses enthousiasmes. Comment l'accompagner ? De fait, le rapport au savoir va changer, au vu du processus d'appropriation qui est en jeu dans cette activité de pensée. Tout va se faire naturellement, tranquillement.







 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ATELIER-PHILOSOPHIE-AGSAS